
Inglourious
Basterds,
film de Quentin
Tarantino.
2h33min.
Sorti en 2009.
Avec : Brad Pitt,
Mélanie Laurent, Christoph Waltz, Daniel Brühl, Diane Kruger, Eli
Roth...
Synopsis
:
Dans la France
occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée
entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et
s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant
exploitante d'une salle de cinéma.
Quelque part ailleurs en Europe,
le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener
des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les
bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se
joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour
tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à
l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance
très personnelle...
Mon avis :
Ca faisait un petit
boût de temps que ce film me faisait envie, puis j'ai eu l'occasion de le voir
sur une chaîne câblée il y a plusieurs mois de ça, autant dire que puisque
c'était le premier visionnage de ce film, j'ai été déconcertée. Ce film m'a surprise à
bien des moments, il paraît que c'est l'effet Tarantino, vu que c'est le
premier film de lui que je découvre, je ne suis pas une habituée et donc, c'est
normal. Pourtant
lors de mon premier visionnement du film, je ne dirais pas avoir eu un coup de
coeur ou une deception, je pense avoir bien aimé dans l'ensemble mais j'ai
surtout été surprise et déconcertée. Je ne m'attendais pas à
tout ce que j'allais voir, à vrai dire, ça s'éloigne des films qu'on peut se
faire sur le sujet, dans le sens où Tarantino s'est autorisé une
version très personnelle de la seconde guerre mondiale.
Le mois dernier
pourtant, je suis tombée sur le DVD du film à moitié prix alors je me suis dit
qu'il ne fallait pas me priver donc j'ai eu la chance de revisionner le film
encore et encore jusqu'à connaître la plupart des répliques par coeur, et après
plusieurs soirée à me reretaper le film, je confirme : j'adore
je pourrais même classer
Inglourious Basterds parmi mes films favoris, avec une bonne brochette
d'acteurs : Daniel Brühl
et Diane
Kruger que j'avais découvert dans Joyeux Noël, Mélanie Laurent, Brad Pitt sans oublier Christoph Waltz qui a été
phénoménal durant tout le film, moi qui ne connaissais pas l'acteur, j'ai été
éblouie par son jeu. Vraiment superbe.
Son interprétation
du colonel nazi Hans Landa
était formidable, convaincant, détestable à souhait, le genre de
personnage qu'on adore détester, il est sans doute the personnage du film, l'un
des plus inoubliables : excécrable, sournois, rusé, froid, raffiné, cruel et
totalement imprévisible mais parfois avec des moments... déconcertants mais
drôles (rien que la scène 'ouuuuuh ~ c'est un biiiingo !' inoubliable
xD).
C'est un film assez
spécial, sûr qu'il ne peut pas plaire à tout le monde et comme je l'ai dit,
Tarantino s'est autorisé
une autre version de la seconde guerre mondiale durant la France occupée par les nazis [ Hitler ainsi que Goebbels
et d'autres sont tous tués dans un cinéma français par les 'Bâtards' de
Brad Pitt/Aldo Raine et aussi à cause d'une
vengeance de Mélanie Laurent/Shosanna
Dreyfus ], c'est l'une des raisons qui
m'a rendu perplexe lorsque j'ai vu le film pour la première fois à vrai dire,
mais finalement pourquoi pas ? ce n'est qu'une fiction. Il faut dire que le film
est génial, de mon point de vue. Il y a certes pas
beaucoup d'action, ça manque de rythme et le film se base beaucoup sur les
dialogues mais c'est là toute la force du film, les longues phrases de dialogues
sont finalement assez captivantes.
Tarantino est un remarquable
dialoguiste, les moments de suspence ne passent pas seulement par l'action mais
aussi par de longues scènes dialoguées, lors de ma première projection de ce
film, ces longs dialogues m'ennuyaient au boût d'un moment mais c'est en
revionnant plusieurs fois le film que j'ai vraiment été captivée. L'angoisse naît peu à
peu dans les conversations (rien que la première scène entre Landa et Lapadite ou
encore celle dans la taverne de La Louisiane), la tension finit par
arriver au fur et à mesure que la discussion évolue : tout peut très bien se
passer au début, elle finit par évoluer puis prendre une autre tournure et une
tournure pas forçément bonne selon le personnage. Tensions, digressions et
faux semblants jusqu'à ce que la fin de la discussion ait soné et que la scène
se termine par de l'action, les mots ne pouvant plus rien, de la poudre au feu,
des tueries, des combats aux armes à feu et j'en passe. Même les mots peuvent
être traîtres et dévastateurs.
Tout au long du film, on
se centre sur divers personnages : Shosanna
Dreyfus, jeune cinéaste française qui cache son identité juive
prévoit de prendre sa revanche sur les nazis et le colonel Landa suite au massacre de sa famille
dont elle est la seule survivante. Et elle prévoit
d'utiliser son cinéma pour mener sa vengeance à bien. De son côté Joseph Goebbels entreprend
d'utiliser les exploits extraordinaires d'un jeune soldat allemand, Fredrick Zoller, pour adapter son
parcours militaire au cinéma sous forme d'un film intitulé La Fierté de la
Nation, pour encourager les troupes allemandes qui reculent de partout
depuis l'entrée en guerre des Américains, il veut une avant première pour ce
film, ce qui tombe bien puisque le jeune Zoller s'est épris d'une jeune
cinéaste française... En Allemagne, Hitler est bien dans la mouisse
en entendant les exploits macabres d'un groupe de Juifs Américains ayant été
incorporés en France qui
s'amusent à tuer chaque Nazis croisant leur chemin, les scalpant et en laissant
repartir le ou les survivants avec un... 'petit cadeau' ; ce groupe nommé les
Bâtards tenu par Aldo
Raine, aussi nommé Aldo l'Apache. Tous ces changements de
scènes perpétuelles, qui offrent une histoire, qui menent à un seul but, un seul
fil : la projection au cinéma de La Fierté de la Nation où tout se
jouera : la revanche de Shosanna, les plans des
Bâtards... et celui de Hans Landa
qui rêve de mettre la main sur le lieutenant Aldo Raine. Une dernière partie du
film épouffstoufflante, quoi. Les plans se mettent en
place et prennent forme, tout se joue au cinéma : gros plans silencieux, action,
dialogues, des scènes excellentes dont je retiendrais surtout celle où
Aldo et ses Bâtards se font passer pour des amis italiens de l'actrice
allemande Bridget von
Hammersmark, espionne pour les Anglais, mais ne sachant pas trop
parler la langue italienne. Bridget leur assure que
les Allemands n'ont pas beaucoup d'oreille pour l'italien et qu'il n'y a donc
rien à craindre, mais voilà que Hans Landa
se ramène et se met à parler l'italien comme si c'était sa
propre langue !
Sinon, en plus de tout
ça, Tarantino lançe
quelques clins d'oeil, notamment par la musique ou quelques scènes qui renvoient
à des classiques du cinéma (je cite comme exemple Il était une fois dans
l'Ouest, rien que ça !), n'oublions pas la soundtrack (rien que The
green leaves of summer, Rabbia e tarantella ou le Green eyes
de David Bowie),
ou le décors et les gros plans, juste superbe ! Puis, un peu comme dans
Joyeux Noël de Christian
Carion, ce film a été tourné un tiers en français, un autre
tiers en allemand et l'autre tiers en américain avec l'accent du sud de
Brad Pitt. Donc mieux vaut voir ce
film avec ses sous-titrages pour mieux comprendre. Aussi c'est assez
violent comme film selon les scènes : du sang, des tueries, des explosions...
bref, pas pour les âmes sensibles, j'ai vu pire mais il y a certaines scènes qui
ont de quoi dégoûter (rien que les scènes où un Bâtard scalpe un nazi, la scène
du flash-back du passé d'Hugo Stiglitz en tant que tueur
d'officiers de la Gestapo,
ou la scène de fin quand Aldo et Utivich laissent au colonel Landa le 'petit
cadeau' qu'ils réservent aux nazis qu'ils ne tuent pas).
Ensuite, certains
peuvent penser que ce film est manichéen, mais moi au contraire, je ne le trouve
pas si manichéen que ça : après tout, les Bâtards sont commes les nazis quand on
y regarde bien, ils font une chasse à l'homme et peuvent agir aussi cruellement
qu'eux quand ils tuent. Ils agissent un peu
comme eux et comme Aldo Raine
le dit : ils vont pas faire dans la dentelle avec les nazis ni
leur donner une leçon d'humanité car c'est clair et net pour eux qu'ils n'en ont
aucune, et que c'est la façon d'agir des Bâtards qui fera comprendre aux nazis
qui ils sont et qu'il faut les prendre au sérieux, avoir peur d'eux même, et que
c'est leur cruauté qui fera comprendre aux Nazis qui sont exactement les
Bâtards. Ensuite
c'est vrai qu'on aurait tendance à se mettre aux côtés des Bâtards qui sont
Américains, Juifs pour la plupart, avec deux Allemands qui ont renié le Troisième Reich, que c'est le
camp des 'gentils' qui s'en vont tuer des méchants nazis qui tuent des pauvres
civils et juifs, et que donc on aurait tendance à ne pas trop en faire un drame
de les voir tuer des soldats allemands mais en revanche quand on voit des Nazis
tuer, tout de suite ce sont eux les méchants, donc si on regarde de ce point de
vue, oui c'est manichéen. Car même si les Bâtards
peuvent se montrer aussi cruels que les Nazis, on aurait tendance à tenir de
leur côté car : Américains, Juifs, Résistants, sont du bon camp et
toussa... j'ai réagi pareil, même si le vrai méchant ici n'est pas vraiment
Hitler qui prête plus à
rire ici ('Nein nein nein nein !!'), ni le soldat Fredrick Zoller tout émarouché de Shosanna, mais bel et bien Hans Landa. C'est une guerre, il n'y
a pas de héros, juste des hommes avec leurs combats, ces Bâtards sont un peu des
anti-héros mais il faut avouer que ça fait du bien de voir des Juifs/Résistants
en mettre plein la poire aux Nazis pour une fois. En bref, un film qui ne
plaira pas forçément à tout le monde mais pour ma part, j'ai adoré
!

Deux des Bâtards : le
sergent Donny Donowitz ou
L'Ours Juif ; et le lieutenant Aldo Raine, dit Aldo
l'Apache.
Extrait/Citation
:
BRIDGET VON
HAMMERSMASK : Je sais déjà que la question que je vais poser
est idiote mais... les Américains que vous êtes... connaissent des langues
étrangères ?
DONNY DONOWITZ : (pointant Aldo) On se
débrouille tous deux en italien.
BRIDGET : Avec un accent
atroce, sans aucun doute. Mais c'est pas ça... les Allemands n'ont pas beaucoup
d'oreille pour l'italien. Donc vous la jouez au bluff. C'est ça, le plan
?
ALDO RAINE : Grosso modo.
BRIDGET : Ca
tient la route...
ALDO : Ca tient que dalle, mais on fait
quoi sinon ? on décampe ?
BRIDGET : Non. Ca tient la route.
Si vous foirez pas tout avant, je vous fait rentrer là-bas. (regardant les
basterds) Qui fait quoi ?
ALDO : Bah... c'est moi le
meilleur en italien, donc c'est moi ton cavalier. Donny, c'est le deuxième
meilleur, ce sera ton camera-man. Et Omar c'est le troisième. Il fera
l'assistant de Donny.
OMAR ULMER : Hein ? Mais j'cause pas
italien !
ALDO : C'est ce que je dis : t'es le troisième
meilleur, il suffit que tu fermes ta gueule ! J'serais toi, j'commençerais à
m'entraîner tout de suite.